Discours d’introduction prononcé par le Président du COCETA, lors de l’Assemblée Générale du 25 novembre 2024
Salle du Piano’cktail à Bouguenais,
« Le bonheur des uns fait le malheur des autres, …
Voilà comment le Rapporteur Public a démarré son réquisitoire lors de l’audience du Conseil d’État, le 20 novembre 2024, concernant les requêtes déposées par le COCETA. Celles-ci portaient sur une remise à plat du Couvre-Feu et la nécessité urgente de lancer sur des bases objectives une Étude d’impact selon l’approche équilibrée (EIAE), basée sur une démarche transparente prenant en compte les recommandations scientifiques, notamment celles de l’OMS.
Le bonheur des uns fait le malheur des autres…., puis il enchaîne sur un rappel de l’abandon de Notre-Dame-des-Landes, sans jamais évoquer dans son intervention le cas des 130 000 personnes survolées. Il prendra soin de justifier le fait que l’arrêté du Couvre-Feu est bon, puisqu’il y a moins d’avions la nuit et que le projet de modification de l’arrêté avait été plébiscité par 78% des personnes qui se sont exprimées lors de la consultation publique.
Le rapporteur fait volontairement référence à 78%, au lieu de citer les 239 contributions, dont, 142 écartées aux motifs qu’elles n’entraient pas stricto sensu dans le périmètre de la consultation. En effet, elles portaient sur le renforcement de la protection des survolés…tout simplement…et non sur les modifications proposées qui devaient rester marginales pour ne pas remettre en cause l’activité de l’aéroport.
Faut-il rappeler le référendum de 2016 ? 55,17 % pour le transfert…55,17%, c’est moins que 78%, mais les 268 981 voix du référendum ne valent-elles pas plus que les 239 contributions de la consultation dite « publique » ?
Le rapporteur fait état d’un argumentaire qui pourrait s’appliquer à n’importe quel aéroport. Pour autant, Nantes-Atlantique, par sa proximité urbaine et l’orientation de l’axe de sa piste qui obligent le survol à basse altitude de zones denses, n’est pas un aéroport comme les autres. C’est oublier pourquoi l’aéroport devait être transféré ! Non seulement il est maintenu sans proposer de dispositifs concluants pour réduire ses nuisances, mais par ailleurs, l’objectif semble tendre vers un doublement du trafic qui était prévu initialement pour NDDL…jusqu’à preuve du contraire.
La DGAC et la Préfecture continuent à dérouler leur projet contre l’intérêt du territoire à coup d’information biaisée ou de surinterprétation des études diligentées par leur soin ou d’hypothèses farfelues !
Florilèges :
- Concernant les PUFs, l’interprétation des conclusions des études conduites sont minimisées parce qu’elles ne permettent pas d’en dire plus…, à tel point qu’un journal titrait « qu’Il faisait mieux vivre près de l’aéroport que du périphérique Nantais ! »
- « L’avion est de plus en plus propre, l’avion est de plus en plus silencieux et l’emport (le taux de remplissage des avions) s’étant nettement amélioré, il ne faut pas s’attendre à une augmentation élevée du trafic… »
- « 1% du PIB » dépendrait chaque année du développement de cet aéroport – une autre étude, financée par la FNAM (Fédération Nationale de l’Aviation et des Métiers) et l’UAF (l’Union des Aéroports Français) montre à quel point l’aérien est créateur d’emploi. C’est vrai, mais doit-il se réaliser au détriment de l’environnement et de la Santé des citoyens ? Aucun modèle ne prend en compte le coût du développement du trafic de l’aéroport de Nantes, le déplacement des infrastructures survolés, ni le coût de l’impact sur la Santé. La question de la prévention est vite oubliée. Comment peut-on encore croire que la technologie apportera toutes les réponses à nos maux et à nos besoins ou plutôt…ou devrais-je dire à nos envies !
N’allez pas imaginer que la lutte contre le développement économique soit notre cheval de bataille. Notre cheval de bataille porte sur la prise en considération d’un fait : Le maintien de l’aéroport sur son site actuel avec une volonté de développer son activité EST INCOMPATIBLE avec la protection de l’environnement et celle de la santé publique.
Où en sommes nous aujourd’hui ?
Le cahier des charges devrait être produit pour la fin de l’année. L’annonce du déplacement du ministre délégué au transport début décembre et concomitamment à la tenue le 9 décembre du comité Aéroport semble crédibiliser l’hypothèses de nouvelles annonces ?!
L’objectif est maintenu de sélectionner un concessionnaire pour fin 2026.
Toutes les études d’impact sérieuses sur la santé et l’environnement sont reportées sine die ainsi que l’EIAE.
L’activité visée par le développement de l’aéroport reste un secret. Pourtant, cette question est au cœur du modèle économique et des hypothèses portant sur les nuisances.
Face au cynisme ambiant, nous appelons à lutter pour que le bonheur de quelques-uns ne se fasse pas sur le malheur des autres, et en particulier des 130 000 citoyens survolés à basse Altitude.
Je tiens à remercier, au nom du COCETA, les élus, de plus en plus nombreux qui se mobilisent pour leur territoire, dans l’intérêt des citoyens. Je remercie Sandra Impériale, de nous accueillir ce soir, je remercie, également Agnes Bourgeais, Jean Claude Lemasson et Yannick Fétiveau d’avoir accepté de partager avec nous leur sentiment sur l’avancement de ce dossier et sur l’engagement de transparence et de co-construction pris par l’Etat sur le nouvel appel d’offre. C’est parce qu’ils sont signataires de la lettre des 24 maires, pour 3 d’entre eux, et tous très impliqués, sur le dossier que nous les avons invités à s’exprimer.
Je vous souhaite une bonne assemblée générale et je remercie l’ensemble du collectif qui s’est mobilisé pour organiser cette soirée.
Paolo FERREIRA
Président du COCETA
L’assemblée générale du COCETA s’est tenue le 25 novembre 2024 – au Piano’cktail à Bouguenais. Elle s’adresse aux adhérents, aux sympathisants et plus largement à tous les citoyens qui s’intéressent aux impacts de l’aéroport de Nantes Atlantique et qui s’inquiètent, à juste titre, des effets délétères du projet porté par l’Etat et la DGAC, sur l’environnement, la santé ainsi que sur le développement économique du territoire pour les 40 à 50 années à venir.
L’ORDRE DU JOUR :
20h00 Accueil et mot du Président
Mot d’accueil Maire Bouguenais – Sandra Impériale
Intervention des Maires sur l’avancement du projet et leur perception du dossier
Sandra Impériale, J-Claude Lemasson, Yannick Fétiveau et Agnès Bourgeais
Présentation de l’étude sonoRezé
Rapport Moral et rapport financier
Point d’actualité juridique présenté par les conseils du COCETA
Me Benjamin De Dreuzy et Me Louise Dumont Saint Priest
Restitution de la campagne de mesures réalisée par Air Pays de la Loire concernant les PUF (particules ultrafines)
François DUCROZ – Air Pays de la Loire
Résultats des élections des membres du Conseil d’Administration
22h30 Clôture de l’Assemblée Générale
Avez-vous signé la pétition en ligne lancée par le COCETA?