Le COCETA a réussi, par la pression de ses avocats, à obtenir l’étude économique produite par la Région pour justifier l’investissement massif dans le développement de l’aéroport de Nantes Atlantique. Christelle Morançais, considère en effet qu’il s’agit d’une faute politique de ne pas investir massivement dans cette aéroport. Le COCETA considère au contraire qu’affirmer cela, en se basant sur une étude de 5 pages reposant sur une approche très subjective, relève d’une faute grossière d’appréciation !
L’étude s’appuie sur une « méthodologie standard de l’ACI Europe, largement utilisée à l’échelle européenne ». Elle oublie de préciser que la méthode est employée par les lobbyistes de l’activité aérienne et bon nombre d’élus qui cherchent à justifier l’intérêt d’investir dans un aéroport local.
Nous vous renvoyons au rapport de Jacques Pavaux « Quel est le vrai bilan socio-économique des aéroports français ? » (daté du 30 novembre 2021)[1] qui étrille une telle approche. Cette étude est née d’une demande d’expertise d’un rapport du Sénat (Rapport d’information n° 734) sur la contribution potentielle du transport aérien au désenclavement de certaines régions isolées. Elle complète l’analyse du rapport du Sénat par un examen approfondi des méthodes couramment utilisées pour justifier l’intérêt socio-économique de l’existence d’un aéroport régional.
[1]https://www.fnaut.fr/uploads/2021/12/Jacques_Pavaux_Se%CC%81nat_Impact_e%CC%81conomique_ae%CC%81roports_30_11_2021.pdf
En l’état, les conclusions de l’étude économique notamment sur la portée du développement de l’aéroport de Nantes Atlantique sur le PIB est à relativiser. Nous appelons la Région, ainsi que les acteurs économiques du territoires à une lecture plus nuancée et critique des impacts socio-économiques affichés.
En effet, outre les faiblesses des conclusions proposées et de l’analyse très superficielle, sans établir clairement le fondement des hypothèses intégrées dans la « machine à calculer » de l’OACI, les points qui nous paraissent essentiels à retenir :
- L’impact économique de l’aéroport est faible sur le PIB (il n’atteindrait péniblement 1% que grâce aux investissements massifs sur l’aéroport – Bref, privatisation des gains et nationalisations des pertes, augmentant ainsi artificiellement et de manière éphémère le PIB)
- Les coûts directs et indirects qui ne sont pas à la charge du concessionnaire : liés aux investissements publics nécessaires pour déplacer les infrastructures existantes (écoles, collèges) et aménager les dessertes routières déjà extrêmement contraintes ; aux impacts sur la santé de la nombreuse population survolée et sur l’environnement immédiat notamment de l’écosystème faune et flore du lac de Grand Lieu ; au sacrifice des emplois induit par la contrainte spatiale du développement du Pôle d’activité d’Industrie et d’Innovation Jules Verne ; de sa locomotive Airbus et de sa sous-traitance.
- 75% du flux, part du territoire, réduisant Nantes à une ville de passage. Les usagers de l’aéroport passent, les nuisances restent !
- L’atteinte d’un seuil minimal de 11 Millions de passagers par an est un minimum fixé par l’algorithme utilisé pour justifier, sans tenir compte des coûts induits, de l’impact économique sur le territoire.
Avez-vous signé la pétition en ligne lancée par le COCETA?